[00:47.490]La nuit tombée, la vieille dame du cinquième [00:51.490]Cri des cigarettes à son balcon d'ébèn [00:57.490]Dix mètre carrés, que tolère, depuis des années [01:05.490]Son agoraphobie sévère [01:07.490]Et de là haut, du regard, elle embrace [01:14.490]En secret la vie [01:16.490]Des amants d'en face [01:23.490]Elle s'invente, une vie parallèle [01:27.490]Souriant, les yeux dans une paire de jumelles [01:33.490]Sans connaître leurs noms [01:38.490]Elle préfère l'anonyme de ses relations [01:40.490]Par delà les buildings [01:43.490]Et les années passent et la voyeuse s'inquiète [01:49.490]Plus d'ombres chinoises, de buer dans les fenêtres [01:54.490]Dans la chambre les amants s'aime à dormir debout [02:00.490]Il est loin le temps des nuits blanches éperdues [02:11.490]C'est la déconfiture des amants [02:13.490]Ceux qui font chambre apart [02:15.490]Et c'est le calme plat sur l'échelle de RichterRichter [02:20.490]Sous un même toît de solitude parallèle [02:26.490]Dans l'anonymat, rêve de grandiose et charnelle [02:31.490]Mais cette nuit, des avions ont la trajectoire [02:36.490]L'édredon des voisins, comme aérogare [02:43.490]Des pliages en papier de rendez-vous secret [02:47.490]Des poèmes que seul Gardin écriraient [03:33.490]Demain, minuit tapant, sur le toît du building [03:38.490]"Moi je t'y atteint", signé anonyme“ [03:43.490]La nuit tombée, dans leurs plus beaux habits [03:47.490]Les amants se retrouvent sans comprendre la duperie [03:53.490]Sur le toît d'un gratte-ciel, on voit la lueur [04:00.490]De leurs fiancailles, comme ça à ciel ouvert [04:05.490]La nuit aquarellée porte leurs retrouvailles [04:10.490]Et la veille dame sourit [04:13.490]Les yeux dans ses jumelles