作曲 : Isabelle Geffroy Regardez-moi sourire comme une rose au vent Flotter mon délire sous le désir ardent Être vivante et reine dans mon monde innocent De ces pluies de lumière qui fondent sur mon champ Regardez-moi m'ouvrir à l'amour qui m'attend Ses bras et ses soupirs qui me chauffent le sang La mousse sous mes pieds comme un tapis de soie Un socle pour mon lit, m'abandonner parfois Regardez-moi souffrir quand je ne m'aime plus Que j'ai peur d'être vue et d'être mise à nu Quand je suis vulnérable et que personne n'entend La grandeur de l'horreur qui gronde et qui méprend Regardez ce grand vide, cet inconnu si tendre Que j'aimerais succomber et ne plus rien attendre Un silence qui fait peur, qui ne peut plus surprendre Car je connais mille fois la saveur de ses cendres L'amour en bandoulière comme un cadeau volé Je voudrais être mère pour mieux me consoler Pour me donner l'accueil, l'écoute et le sursis Me donner la douceur, me donner du répit Comment donner à soi cet amour qu'on attend Qui n'est jamais assez et qu'on ne sais pas prendre Que même si l'on surprend son cœur sourire parfois On le referme si vite, de peur que l'on se noie Et puis un soir, un jour, on n'ose l'accepter Cette perle, ce sésame qu'on avait bien caché Au creux de notre oubli, au bord de la jetée Contemplant le ciel roux des rêves effacés C'est la fin qui surgit comme une rage au ventre L'ardeur insaisissable qui crie et qui nous hante Comme un vieux fantôme las de n'être reconnu Être écouté sans crainte pour pouvoir être lu Regardez-moi me battre contre rien, contre tout Prisonnière de ma cage que j'ai construite par bout Racontant mon histoire pour ne pas l'oublier Elle me serre aujourd'hui la gorge, ma liberté J'en ai fini, assez, assez d'être victime D'une peur insensée qui chanterait son hymne Que je porte en moi comme un drapeau flottant Par la brise des anciens dans l'arbre du néant Je termine l'histoire, je laisse aller le vent Je lui redonne l'espoir et le souffle d'antan Je remets à la terre ces croyances erronées Que l'ont m'a bien apprises et qui sont mal fondées Si je veux vivre ce monde, ma vie à ma façon J'accepte de vivre ma loi, allier mon âme à ma raison Je lâche prise, j'ose me vivre Je lâche prise, et j'ose vivre