Lovées sur les repères branlants De leurs vieux rêves Fanées Faites au gré de nos vices Abreuvées par nos supplices Et nos couronnes De célébration Elles saignaient à douze ans Elles sont mortes à vingt ans Elles souffraient à quinze ans Elles sont mortes à vingt ans Flouées par des images Toujours plus pathétiques Abusées par des promesses Qui se voulaient angéliques Détruisez votre corps Fuyez vos passions Brûlez votre âme Embrassez vos démons De sorte que plus jamais un instant ne soit magique Détruisez votre corps Fuyez vos passions Brûlez votre âme Entrez dans cette prison Toutes mortes À jamais sans force À jamais dénudées Et piégées Sans espoir De se relever D'une histoire maudite Mortes-nées Ces gazelles Malmenées Serrées à la gorge ou saignées au couteau Mortes-nées Nos pucelles Violentées à la lueur d'un réverbère Brisées à en vouloir être une autre Calcinées Vous ferez face à la mort ou goûterez à nouveau À ces accès de frustration Qui te feraient oublier jusqu'à ton propre nom Vous êtes condamnées Au bagne Au beau milieu des dépravés Mortes Unes à unes Vous êtes mortes Unes à unes D'une respiration fatale À la recherche d'un idéal Cherchant À vous dépêtrer De cette merde