[ti:] [ar:] [al:] [00:17.48]Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, [00:25.07]Je partirai. Je sais que tu m'attends. [00:34.15]J'irai par la forêt, j'irai par la montagne, [00:41.91]Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. [00:51.15]Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, [00:59.16]Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit. [01:07.86]Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, [01:16.66]Et le jour pour moi sera comme la nuit. [01:26.21]Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres, [01:33.78]Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux; [01:42.14]Maintenant que je suis sous les branches des arbres, [01:49.96]Et que je puis songer à la beauté des cieux. [02:30.10]Maintenant qu'attendri par ces divins spectacles [02:38.59]Plaines, rochers, forêts, vallons, fleuves argentés, [02:46.70]Voyant ma petitesse et voyant vos miracles, [02:54.40]Je reprends ma raison devant l'immensité. [03:03.01]Nous ne voyons jamais qu'un seul coté des choses; [03:10.41]L'autre plonge en la nuit d'un mystère effrayant. [03:18.56]L'homme subit le joug sans connaitre les causes. [03:26.33]Tout ce qu'il voit est court, inutile et fuyant. [04:21.13]Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, [04:29.17]Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, [04:37.69]Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe [04:45.24]Un bouquet de houx et de bruyère en fleur. [04:53.88]Nous ne voyons jamais qu'un seul coté des choses; [05:01.07]L'autre plonge en la nuit d'un mystère effrayant. [05:09.51]L'homme subit le joug sans connaitre les causes. [05:16.70]Tout ce qu'il voit est court, inutile et fuyant.