Elle est quadrillée de marron, j'la ferme avec mon ceinturon La poignée n'est pas d'origine, ma valise, elle est née en Chine Ma valise, elle s'appelle Germaine, moi, les objets, je les baptise Allons où le destin nous mène, Germaine, allons à notre guise Toi, tu voyages dans le filet à coté d'une cage à poulet Il te regarde dans les yeux, le poulet, tant d'amour m'émeut Au poste-frontière, on me siffle, le chien du douanier te renifle Il ressemble un peu à Milou, il cherche la boulette de chmilou Et moi, ça m'amuse qu'il te sente, car, Germaine, j' te sais innocente Tu contiens tout c'que j'ai d'plus beau, mes rêves et ma culotte de peau Ma valise, elle s'appelle Germaine, moi, les objets, je les baptise Allons où le destin nous mène, Germaine, allons à notre guise Mais le chien te prend pour une fleur, il veut te serrer sur son cœur Il te regarde dans les yeux, le chien, et tant d'amour m'émeut Le marron est-il à la mode ? J'ai dû rater un épisode Germaine, tu as un succès fou mais l'amour, ça n'est pas pour nous Pour nous, le destin c'est l'exode et la nuit, nos yeux s'accommodent À voir sans autre luminaire que la rotondité lunaire Nous traverserons le désert des gares au petit matin gris Nous prendrons le chemin de fer, on verra où on atterrit Ma valise, elle s'appelle Germaine, moi, les objets, je les baptise Allons où le destin nous mène, Germaine, allons à notre guise Dans l'aéroport de New York, j'étais un peu indisposé Le temps d'aller pisser un bock, ma vieille, on t'a faite exploser Trois fois dans ta vie de valbombe, Germaine, on t'a prise pour une bombe Tu me regardes dans les yeux, Germaine, et tant d'amour m'émeut Ma valise, elle s'appelait Germaine, moi, les objets, je les baptise Allons où le destin nous mène, allons à notre guise.